Le développement du Sénégal passe nécessairement par l’enseignement professionnel.
Nous sommes persuadés que nous pouvons solutionner le problème de l’emploi et de l’insertion des jeunes. Pour cela il nous semble nécessaire :
– de travailler avec les branches professionnelles
– de mettre en place une législation permettant renforçant l’emploi des jeunes par une réduction des taxes incombant aux entreprises qui s’engagent aux contrats à durée indéterminée des jeunes.
– d’imposer, pour toute création d’entreprise, la détention d’un diplôme professionnel (CAP ou BEP ou Baccalauréat professionnel ou BTS ou DUT ou licence professionnelle)
– de légiférer la formation en milieu professionnel par des périodes de formation en milieu professionnel appelées par abus de langage « stage »
Pour ne citer que ces quelques éléments nous arriverons à pallier au système informel qui représente une perte pour notre économie et une revalorisation de ceux qui nourrissent ce fléau.
Où en est la formation professionnelle au Sénégal ?
Sur quelles bases réformer la formation professionnelle ? Et pour qui ?

La formation professionnelle est d’autant plus importante au Sénégal que des milliers de jeunes sortent du système éducatif sans diplôme reconnu et qu’il est plus difficile dans ce monde où nous sommes de trouver un emploi sans diplôme. Autre particularité sénégalaise, les diplômés de nos universités participent relativement peu à la croissance économique. Cela tient au fait que ces diplômes sont très éloignés du monde professionnel.
Il y a donc une double urgence pour propulser à temps la formation professionnelle dans toutes les régions du Sénégal. Il faut à la fois améliorer le système éducatif où l’échec scolaire est très lié à l’origine sociale et la formation professionnelle, elle aussi en difficulté pour s’adresser au public le plus défavorisé.
On ne peut plus faire l’économie d’une formation générale de qualité.
Si je parle de la formation professionnelle j’intègre bien évidemment la formation continue (la formation continue est réservée normalement aux salariés souhaitant parfaire leur formation (que vous suiviez ou non des études en parallèle) ou aux demandeurs d’emploi) sans oublier l’apprentissage.
La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) doit être développée et diffuser le message dans tout le pays.
Je propose de développer les Formations Complémentaires d’Initiative Locale (FCIL) pour répondre aux demandes des entreprises.
Enfin nous devrions créer un label pour les lycées répondant aux critères de prise en compte de l’enseignement professionnel.
Le volet qui parait également urgent : revoir les structures des lycées existants et créer en leur sein des SEP (Section d’Enseignement Professionnel) afin d’économiser sur la construction des centres de formation. Nous devrons mettre une SEP dans chaque lycée au Sénégal.

AUTEUR : Abdoulaye SOW

Inspecteur de l’Éducation Nationale – Sciences et Techniques Industrielles – Conseiller Technique
Expert Formation Professionnelle 3A