Du principe de démocratie en général

La démocratie est selon la définition donnée par Abraham Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
C’est un idéal de gouvernance universellement admis. La modalité spécifiquement démocratique est « la palabre », comme dans les vielles démocraties africaines ou athéniennes. La démocratie, c’est donc la discussion, la délibération, l’échange d’arguments. Il s’agit d’une définition proche du sens étymologique du mot démocratie (du grec « démos » : peuple, « cratie » : pouvoir).
En pratique, force est de constater qu’elle donne lieu à des interprétations multiples de par le monde. Il n’existe pas de définition précise de ce qui est ou pas démocratique et la notion doit se réinventer constamment tant elle est fragile.
Si pour Jean-Jacques Rousseau auteur du contrat social, la démocratie ne peut être que directe, prônant une souveraineté populaire, il existe aussi une autre conception de la souveraineté nationale prônée par Emmanuel Joseph Sieyès acteur de la révolution française de 1789, conduisant à une démocratie participative. Le terme de «Nation» sur lequel repose la souveraineté nationale cependant est plus abstrait et peut donc être « utilisé » voire détourné car plus modulable et malléable.

Du principe de Khalistocratie ou Khalissocratie au Sénégal

Qu’en est-il de la démocratie au Sénégal ? Au Sénégal, nous avons un exemple de pseudo-démocratie très intéressant à observer et tentons de cerner ce à quoi elle correspond exactement.
En observant le gouvernement en place, il ressort que la démocratie est utilisée en trompe l’œil, de façon particulièrement exacerbée d’ailleurs.
Derrière un système institutionnel, un corpus étatique, ne se cache t’il pas en réalité une « Khalistocratie » (du wolof « khalis » : argent et du grec « cratie » : pouvoir) ?
Un système gouvernemental qui repose sur l’argent, une sorte de « Démoncratie » (du français « démon » et du grec «cratie ») en somme, sans aucun sens des valeurs humaines. Un mélange des genres qui empreinte à la monarchie sans légitimité aucune, « monarchie absolue » de surcroît avec des Institutions rendues fantômes. La Khalistocratie a révoqué en effet indirectement les pouvoirs normaux attendus de l’Assemblée nationale et ceux du Conseil constitutionnel également, instrumentalisés par l’argent. Pour rappel, le Conseil constitutionnel a été une institution rendue nécessaire en Europe pour protéger les institutions des dérives graves comme ce qui s’est passé en Allemagne avec Hitler !
Cette « Khalissocratie », pseudo démocratie, fonctionne bel et bien avec pour seule règle, l’argent ; on affame le peuple pour mieux le « tenir » grâce à l’argent, forme de corruption étendue au peuple réduit à l’état de nécessité :
• On achète par exemple concrètement un vote contre 5000 francs CFA ( environ 7 euros ), ce qui correspond en définitive au « salaire » du citoyen pour les 5 années à venir car c’est tout ce qu’il pourra prétendre sur la richesse du Sénégal, mais comme le citoyen a faim, il va l’accepter, sans vision à long terme.
• Un autre exemple, on fait transhumer comme du bétail des grands leaders politiques ou de la société civile vers le pouvoir à coup de milliards, pour demain partager la richesse de la nation, et conforter la position dominante du dirigeant en place.
• Et ne parlons pas des contrats opaques à coup de centaines de milliards, aggravant la dette du pays et appauvrissant davantage le peuple.
• On promet des financements dérisoires à des groupements de femmes, afin de récupérer leur capacité de vote.

Et on pourrait ainsi multiplier les exemples…

Du réveil des consciences au niveau global

Il est extrêmement important que les citoyens sénégalais, les citoyens de l’Afrique francophone ainsi que les citoyens français aient conscience de ce qui se passe… Il se passe des choses inavouables et à l’ère de l’information, on ne peut plus accepter cela. C’est la mission que je me suis fixée

Isabelle Ndiaye, juriste
Epouse de Abdoulaye Mady NDIAYE
Candidat à la Magistrature Suprême du Sénégal