Qui est Abdoulaye Mady NDIAYE ?

Abdoulaye Mady Ndiaye est un digne fils du pays, un ingénieur de l’aéronautique, un capitaine d’industrie, un manager de rang mondial. Je me définis plus comme un homme d’état plutôt qu’un politicien et plus comme un homme d’expérience qu’un technocrate empêtré dans la théorie.

En effet avec plus de 35 ans au cœur du complexe militaro-industriel occidental à concevoir et à développer la plupart des programmes d’avions modernes tels que l’Airbus A320 ou l’Airbus A330 ou le géant des airs l’Airbus A380 ou des avions ravitailleurs et air-transport militaires tactiques ou stratégiques ainsi que leur intégration dans les systèmes de défense nationaux.

En tant que le plus jeune secrétaire général et directeur exécutif de l’organisation européenne pour l’équipement de l’aviation civile (EUROCAE), j’ai su parfaire ma maîtrise des rouages de la coopération industrielle internationale et asseoir mon expérience du développement et de la mise en œuvre des politiques industrielles au niveau européen voire mondial et renforcer ainsi mes talents de manager de rang global.

Je suis un homme de mon temps, un homme de la nouvelle civilisation technologique humaine et je marche sur les pas du professeur Cheikh Anta Diop.

La distinction de « Royukay » en tant que « Scientifique Sénégalais de Référence » lors des Calebasses d’Or 2023, ne peut que grandement me satisfaire et m’encourager dans ma quête car j’aspire à devenir un Grand Africain.

 

Vous vivez la plupart de votre temps en France. Avec le décalage, que vous inspire la classe politique sénégalaise ?

Oui je vis à Bordeaux avec mon épouse Isabelle et mes 4 enfants qui sont tous une fierté. Vous savez Bordeaux est une ville sénégalaise depuis la première guerre mondiale et beaucoup de nos ancêtres tirailleurs sénégalais y sont enterrés. C’est une ville connectée avec l’Afrique et le monde, une parfaite base pour quelqu’un dans l’aviation comme moi. C’est une base parfaite loin du tumulte parisien pour observer avec le bon recul du stratège le Sénégal voire même toute l’Afrique. J’ai la une et l’intégralité de la presse écrite tous les matins. Et je sais tout ce qui se passe dans le pays et après tout je ne suis qu’à 4 heures de Ndiass.

Je résumerais la situation de la manière suivante : l’Afrique noire est malade de ses politiciens. Il y a une forme de prise d’otage des populations par une infime classe politique à travers un système que mon épouse qui est juriste a nommé la Khalissocratie.

Le Sénégal traverse une situation politique explosive. Quelles sont, selon vous, les exigences pour en sortir ?

La situation explosive au niveau politique n’est que la manifestation de profonds problèmes amplifiés par la crise de la COVID-19 et sa gestion catastrophique par l’état, dans la société sénégalaise. Ces fameuses « causes racines du problème» pour reprendre un terme de conception aéronautique sont les véritables questions à résoudre plutôt que leurs effets induits.

Que pensez-vous du dialogue politique appelé par le Président de la République ?

Le dialogue appelé par le Chef de l’Etat est comme son nom l’indique politique alors que le problème de fond n’est pas un problème de politique mais plutôt un profond sentiment d’injustice de manque d’équité ou de fermeture de l’avenir économique ou de l’espoir d’une jeunesse abandonnée à elle même.

Je ne pense pas que l’ensemble de la classe politique réponde vraiment aux véritables attentes de la société sénégalaise. Le Sénégalais type est un jeune garçon de 12 ans ou une jeune fille de 16 ans.  Les plateformes revendicatives sont en grande partie des demandes d’exemptions vis-à-vis de questions juridiques. On ne peut pas réclamer la justice et refuser qu’elle s’applique à nous aussi. Et ceci est valable pour les deux camps qui s’affrontent.

Allez-vous y participer ?

Non. Au vu des résultats des législatives où près de 54%, c’est-à-dire une majorité absolue, des sénégalais du fichier électoral se sont abstenus car ne trouvant pas leur représentation dans le choix binaire et exclusif qui leur a été proposé (YAW ou BBY), sa grande difficulté à trouver une majorité à l’Assemblée Nationale, ainsi que la proximité imminente de la fin de son mandat, le Chef de l’Etat n’a plus vraiment la légitimité d’entamer quelque modification institutionnelle que ce soit et devrait laisser cela à la discrétion de son éventuel successeur au Palais de la République.

Quels sont selon vous les points importants à discuter ?

Ils concernent le parrainage à mon avis, même si je trouve que le parrainage est une bonne chose pour l’avoir initié en janvier 2018 pour me faire connaître en tant que candidat indépendant.

En effet parrainer une seule personne est une forme de révélation du secret du vote, une personne devrait pouvoir parrainer 2 à 3 canditats.

Aussi comme au mondial le détenteur du titre ne devrait pas faire partie du processus sélection ce qui réduit fortement la propension à sa monétisation.

Mais même sans ces ajustements des élections peuvent être organisées et le Chef de l’Etat battu s’il décidait de vouloir se présenter aux prochaines élections.

Il faut que l’on ait tous l’honnêteté intellectuelle d’arrêter la manipulation dans les deux sens. En effet le texte de la constitution n’interdit aucunement le président de CANDIDATER mais de MANDATER.

Et entre ces deux réalités juridiques il y a le VOTE SOUVERAIN des Sénégalais qui pourront faire barrière. Il n’est nul besoin de brûler le pays il suffira d’aller voter pour choisir quelqu’un d’autre et aucun problème constitutionnel de 3 eme mandat ne se posera.

Vous êtes candidats à la présidentielle de 2024. Quelles sont les raisons de cette décision ?

Les mêmes qu’en 2019.

L’offre politique ne répond ni aux besoins véritables ni aux attentes du Sénégalais type qui est un jeune homme de 12 ans ou une jeune fille de 16 ans. L’offre politique actuelle a basculé dans une confrontation excessive de coalitions et d’écuries politiques voire personnelles ou de personnes loin des enjeux véritables de développement. Moi je suis un acteur de développement mondial. A la bagarre je préfère le travail et à la révolution je préfère l’évolution et l’innovation, à la parole je préfère l’action.

Comment appréhendez-vous votre positionnement politique, à quelques encablures de l’élection majeure ?

Nous sommes un candidat indépendant et en réalité cela correspond au rejet palpable des Sénégalais concernant la classe politique. Les Sénégalais sont à la recherche d’un homme nouveau capable d’apporter la justice l’équité et le renouveau de nos valeurs fondamentales.

Vous savez l’élection présidentielle n’est pas une question de coalition mais la rencontre d’un homme ou d’une femme et d’un peuple souverain et dans une rencontre chacun fait le pas l’un vers l’autre. Et moi je veux incarner cet homme nouveau, cet homme moderne qui change la trajectoire de crash certain de la nation si rien d’innovant ou de significatif n’est fait.

Le grand enjeu pour notre mouvement les 3A est de mettre en place une organisation de dimension internationale, la diaspora plus les quatorze régions, capable de collecter de manière opérationnelle les parrainages le moment voulu. Et dans cette mise en œuvre la capitalisation de l’expérience de l’élection de 2019 est d’un apport fort appréciable.

 

Quelle est l’organisation générale de votre offre politique pour le Sénégal ?

Notre offre politique n’est pas une offre qui exploite le social au détriment d’avancée et de progrès mesurables mais plutôt une politique centrée sur l’humain. Je m’explique :

Au début la conception des cockpits ne répondait qu’à des besoins strictement opérationnels mais on s’est vite rendu compte que si on ne s’intéressait pas aux besoins et limitations physiologiques des pilotes on pouvait dangereusement échouer dans notre mission et même faire des hors sujets. Ce qui est vrai dans la conception des aéronefs l’est aussi dans la politique.

La population sénégalaise est jeune ; la moitié des sénégalais n’a pas 16 ans. Et tous ces jeunes ont avant tout besoin d’éducation et d’un bien-être et d’un cadre de vie sécurisé pour grandir et pouvoir s’épanouir demain.

C’est pourquoi le Système d’Education Nationale est notre priorité absolue et l’axe central de l’investissement pour les générations futures. Vu la jeunesse de la population qui est aussi notre plus précieuse ressource bien avant les ressources minières et gazières, la santé doit être une priorité nationale et non une activité de business. Nous croyons à la santé pour tous comme en France ou en Angleterre.

Ce sont là des axes dépenses certes que nous financerons par le changement de modèle économique. En effet nous devons impérativement quitter l’économie de rente basée sur le bradage de nos ressources pour une montée franche de l’industrialisation.

Notre grande différence avec les autres candidats est notre capacité à projeter de manière presque instantanée le Sénégal dans l’ère industrielle. Et ceci tombe bien avec l’avènement de l’ère gazière et pétrolière. Tout cela s’appuyant sur l’économie du savoir comme socle de la nouvelle société moderne du Sénégal.

Et même l’agriculture et les autres secteurs de création de richesses nécessitent cette acquisition ou transfert technologique à travers la maîtrise énergétique et la maîtrise de l’eau.

 

L’action publique est malade au Sénégal. Comment comptez-vous vous y prendre pour redorer son blason ?

La population a clairement l’impression que l’état n’est pas au service des populations mais pour l’intérêt des hauts dirigeants qui sont à sa tête. Ce sentiment est appuyé par l’impunité, les différences excessives de revenus, de privilèges et de traitements.

Nous avons développé un concept que l’on nomme l’Etat Agile. En effet si le lion est puissant il reste néanmoins très agile. Il sait à la fois allier rigueur et souplesse, force et douceur, rapidité et simplicité, procédure sans bureaucratie excessive. Nous voulons ainsi par exemple faire disparaître toutes les lenteurs administratives par la digitalisation en profondeur et combattre la corruption pas les algorithmes et l’intelligence artificielle.

Effectivement, Aujourd’hui au Sénégal il est beaucoup question d’économie numérique. L’innovation dans le secteur technologique est-elle au rendez-vous ?

On sent effectivement un certain dynamisme dans ce secteur, au niveau du développement d’applications dans la Fintech et les Services de transport urbain ou même de l’énergie de la gestion du réseau électrique et de la ville intelligente et de l’éducation à distance. Dans ce secteur l’Afrique a à plus d’un titre été en avance avec le premier portefeuille électronique qui a été inventé par un Africain au Kenya.

Comment mieux appréhender ce domaine pour le développement du pays ?

La digitalisation est certainement la plus grande opportunité de croissance jamais offerte à l’Afrique.

Le rôle de l’état lui, est de structurer le secteur par une normalisation pertinente tout en maintenant son dynamisme et l’investissement dans les secteurs stratégiques du transport et du stockage des données, mais aussi dans le développement de briques stratégiques au cœur des systèmes d’exploitations tout en surveillant de près les questions de la cyber sécurité – Talon d’Achille du domaine -, et de dépendance stratégique.

Il est primordiale de faire monter des champions nationaux dans le secteur afin de capter la formidable croissance issue de ce secteur et ne pas la laisser entièrement aux mains de multinationales ce qui va de plus en plus devenir un enjeu de souveraineté nationale.

Un tel secteur pourrait en grande partie financer notre principe de santé pour tous et être un formidable outil au service de l’économie infinie du savoir que nous mettons en avant comme socle du développement et de la réaffirmation africaine.